Hier,dans l'après-midi,une jeune femme s'est présentée,très poliment ,nous demandant si elle pouvait venir voir la traite.Le rendez-vous est pris à 18h30.
A l'heure pile,nous entendons une voiture se garer,puis une 2de et une 3e.La jeune femme est revenue "en force": 4 adultes,6 enfants entre 6ans et 18 mois.La surprise est..surprenante.Devant le fait accompli,il est difficile de refuser.Les enfants sont impatients,tout autant que les parents.Je commence par expliquer aux enfants,que les vaches ne les connaissent pas et qu'il ne faut donc pas crier.
Nous sommes donc entrés dans l'étable,les enfants ont écarquillé les yeux,presque autant que les parents.chacun y est allé de ses questions;et nous d'y répondre.J'ai rapidement envisagé la diversion "biquettes",les vaches appréciant peu ces visiteurs.Les enfants ont été ravis de voir et caresser les biquettes.
-Papa,elle est drole celle-là
-c'est un garçon Arthur.
Le père amusé,a expliqué la différence au garçonnet.Puis vint le tour d'Hercule,le veau puis les blondes d'aquitaine.Cette fois ,ce sont les parents qui posèrent des questions.Voyant mes playmobils dans une grande case...
-celles-là elles ne font pas de lait?
-ben,non,ce sont des jeunes filles
-mais je croyais que les vaches faisaient du lait?
-heu ....c'est comme chez les humains: il faut avoir un bébé pour faire du lait
Elle se mit à rire,me disant qu'elle avait appris quelque chose.
A posteriori,je suis scotchée d'une telle ignorance pour quelque chose de logique,basique.En revanche , nous en sommes venus assez rapidement à ces fichus a priori véhiculés par nos chers médias;le constat est toujours le même: ce monde agricole reste très fermé aux urbains,et j'avoue ne pas bien comprendre pourquoi.Communiquer et partager permettra sans doute de couper les jambes à ces a priori mais surtout permettrait à chacun: paysans comme urbains de décider en connaissance de cause pour les uns quoi consommer et comment,pour les autres quoi produire et comment,en se faisant une idée personnelle à ce propos.
Je me sens le "maillon manquant" ,comme une passerelle toute frêle entre ces deux mondes qui avancent dans le même temps mais sans se cotoyer;et je ferai ce que je peux pour faire venir l'un près de l'autre et inversement.
J'ai invité mes visiteurs à aller à la rencontre de paysans de leur région,leur disant que ces derniers seront honorés de cet intérêt s'il est sincère.
Claudine: ils venaient de par chez toi.