Ce que l'on sème

Ici on ne dit pas que l'on fait du cidre mais "on fait l'cid'" .

J'aime toujours autant ces gestes d'antant qui malheureusement sont voués à courte échéance à disparaître.Et comme toujours j'ai souhaité en garder trace par quelques photos.Excusez les photos,j'ai eu bien du mal à faire la netteté tant il faisait sombre .(comme toujours les photos sont cliquables pour les aggrandir)



A gauche,le moulin à pommes,dont le mouvement rotatif des engrenages est assuré par les grosses roues sur les cotés,entrainées par une courroie enfilée sur un axe de vieux moteur démarré manuellement,en faisant tourner la roue à la main.Sans doute un 2 temps.Cela fait un bruit incroyable.L'ancètre de nos mixer en somme.

Le marc est préparé,on met un peu de paille afin que le broyé de pommes ne s'étale pas,ne glisse pas.Paille/pommes broyées/paille/pommes broyées et ainsi de suite.

Nicole réparti le broyé ,le contenant avec un outil particulier, comme un bout de "planche" avec une poignée ,qui constitue une sorte de guide.

Le tas monte...il sera in fine  en gros 2 fois plus haut.

Le tout 1er jus dont je me suis régalée (ce seul verre sinon gare aux maux de ventre,le jus de pomme frais comme cela est ...laxatif) 

Le jus récolté est mis immédiatement dans une barrique.Nous avons terminé à  23h30. ce soir,la suite: le pressage car là il ne s'agit que du jus qui s'écoule spontannément. 

A. me conduit jusqu'à la parcelle visée. Ok pas de problème.La nuit tombe,un vrai délice de voir le jour tomber pour faire place à la lune et l'obscurité;le coucher de soleil est splendide.Les arbres sur les cotés dessinent des courbent improbables.Là j'avoue que j'ai un peu peur,comme enfant lorsque je me trouvais proches des arbres.C'est un peu effrayant en fait.Des silouhettes,qui bougent au gré des lumières.Il faut toute la bravoure des ados pour faire mine que cela ne leur fait rien,sauf que moi...j'ai peur dans le noir.Je me suiis concentrée sur ma tâche ,faisant fi de ces ombres gigantesques sous les feux de travail ,regardant tantôt devant,tantôt derrière puis ne plus y songer (m'en fiche...dans ma cabine je ne risque rien na!).

Deux heures et demi plus tard,j'ai terminé,il fait bien sûr nuit noire,je suis assez fière de moi à vrai dire.Je retrouve mon chemin ..toute seule comme une grande (toujours mon sens de l'orientation de daube...),et je croise A.,semoir attelé derrière son engin.chacun s'arrête ou il peut.

-As tu fais le petit champ d'un hectare derrière?

- Non,tu ne m'as rien dit.Il fallait?

-Oui ,je pensais que tu m'appelerais avant de rentrer.

(là on touche la logique masculine en plein...pourquoi diable aurais je appelé?Aucune catastrophe en vue,en somme aucune raison valable de l'appeler ).Bon et puis si je veux être honnête,j'aime cette tranquilité: mon téléphone peut sonner, même avec la meilleure volonté je ne l'entends pas;entre le bruit du tracteur et la radio  au volume assez  conséquent...aucune probabilité que j'entende "maman ya ton téléphone qui sooooooooooooooooooooonne",oui j'ai enregistré fiston 3  pour m'en servir de sonnerie ;cela fait son petit effet dans une salle d'attente silencieuse dans laquelle la moindre mouche serait pistée immédiatement.En fait cela m'est arrivé dans la salle d'attente du gynéco...j'étais hillare,chacune cherchait un enfant..mais point d'enfant présent. C'est plus classe que Djamel qui dit "ya ton téléphone qui fait dam dam dam dam dam " en boucle.J'ai bien tenté les meuglements mais je ne savais plus s'il s'agissait de mon téléphone ou de mes voisines black and white.

C'est idiot mais en rentrant je me disais que je roulais à 40km/h et qu'en tracteur cela donne une impression de vitesse;alors qu'en voiture on a la sensation de se trainer immanquablement (et que coincée derrière un tracteur..on peste ) ,mais non,à vrai dire je m'en moque,je suis ma route et rien d'autre.  

Un baiser,et A. a continué sa route pour aller semer et moi celle de la maison.La cheminée allumée m'attendait

Claudine: Nous y sommes.Hier je n'aurai pas parié vu l'état des parcelles franchement mouillées.

Les sangliers sont une catastrophe, ils ruinent les parcelles,trouent tout.Cet après-midi le cultivateur sautait et moi dans le tracteur. Ce soir je dormirai du sommeil du juste.

Le soleil m'accompagnait. 14.8 dans la pente, 12.3 dans la "cote" (tout est relatif dans la mesure ou nous sommes en bord de mer), 3 heures la-dessus,la-dedans ,seule,presque seule au monde,bercée par le ronron du moteur,des cahots réguliers ou non.Les jeunes mouettes sont sans doute nées avec cet instinct de se nourrir si fort qu'elles affluent dès qu'on travaille la terre humide.C'est absolument fabuleux.Elles ne sont pas effrayées,se posent puis visent directement la dernière trace effectuée pour grapiller sans doute des vers,des larvent de je ne sais quoi. Elles sont d'un gris clair et blanc immaculés,superbes.

Alex et France: je pensais à vous,à nous à ce moment-là.Y a-t'il mieux que tout cela? La nostalgie du métro ne m'a pas gagnée,loin de là,ni des embouteillages,ni du temps après lequel on court,au nom de quoi ou de qui,on ne le savait même plus.Là, on s'y met et on termine...quand on termine.Peu importe qu'il soit 18h ou 21h ou même 23h, pas d'horaires de train à calculer ni de grève en prévision (c'est de saison d'ailleurs,toujours avant Noël ),ni autre patron que soi-même à qui rendre des comptes, un vrai délice en somme,un pur bonheur.

.Aujourd'hui 5ha de faits..demain..la suite.Ce qu'il y a de bien,c'est qu'on suit la météo, parfois elle nous ennuie mais on s'adapte tout simplement.On retrouve les rythmes naturels en somme.Parfois ils nous arrangent,parfois pas.

(les photos sont cliquables pourles aggrandir;pardonnez la piètre qualité ce sont des photos de portable,je n'avais pas mon APN avec moi) 





Bon Claudine ,tu m'avais prédit du cocooning intensif eh bien que nenni.Le ciel est bleu,un chouya de vent et c'est parti. Il faut bien les rentrer ces trucs-là de mierda...Vu ce qu'il est tombé hier (regarde plus bas) ca ..heu.... glisse,ouais c'est ça!  Pi alors ce qui est "marrant" c'est quand tu sens que l'avant de la remorque te suit..Mais que l'arrière veut aller se fiche dans le fossé..ben voyons!Moi makache je n'irai pas dans ce foutu fossé,une fois me suffit,même le pont avant n'y peut pas grand chose .En tout cas,c'est hyper lourd l'enrubanage,ça c'est sur.

Il serait amusant de faire le shéma des forces en action  sur ce type de situation (oulaaaa mes cours de physique datent..)

En bonne fainéante que je suis, je prends le chemin le moins galère (pourquoi irait je m'enquiquinner outre mesure hein?) Et puis tu sais claundine,Bébinou...non seulement elle veut être dans le tracteur,mais elle veut aussi TOUT faire toute seule "moi tout seullllllllllllllll" qu'elle braille! Elle a du tester à peu près toutes les manettes dès qu'on a le dos tourné.Oui ben... à 3ans : nan nan nan!Mon petit doigt me dit que d'ici quelques années nous aurons des soucis ...

Sur ce, je retourne à ma gadoue ..ouh la gadoue la gadoue la gadoue comme dit la chanson. 



Claudine,je pense bien à toi ces temps-ci. Il pleut! Donc comme tu le dis "jamais contents les paysans" ;c'est bien toi qui dit cela?Bon alors comment résoudre l'équation (ou plutot inéquation) entre: ramassage d'enrubannage( 400,edition:503 ont été ramassées),semis de blé et de raygrass,sachant qu'un seul  tracteur peut être attelé au matériel lourd et que pluie et enrubannage ne font pas bon ménage (ca se perce tellement c'est lourd) et que certaines parcelles ne vont pas tarder à ressembler à des marais plutot qu'à des parcelles?

Ouais on râle parce-qu'on n'en voit pas le bout.Claudine, encore une fois tu avais raison,et moi je rigole d'écouter les râleries d'A. aussi.

Demain est un autre jour dit on.

Quand un flic monte sur un tracteur,est ce qu'on peut dire que c'est un poulet fermier?

Qui s'était invitée à la rentrée,eh bien à présent c'est le syndrome "pied-main-bouche" ! Va-t'on en sortir?????

Purée Bébinou attrape tout!