Sur la route,c'est l'enfer. Je la déteste sauf avec des skis aux pieds!

8h30,le téléphone sonne. -allo madame LaPomponne? -oui -C'est la directrice de l'école de fiston 3 (dans ma tête..oulaaa que se passe-t'il?) -oui???? - vous avez oublié le pique-nique de fiston3 -Oups... -On part dans 1/4h,on vous attend. -J'arrive! La journée passe,fifille rentre de l'école en bus...mais seule -Fifille,ou est fisotn3? -Ben il chante avec la dame Et là un éclair de génie apparait,mais c'est bien sur,fiston 3 est en sortie...heu oui,mais à quelle heure dois je le récuperer???Je ne sais pas...bon je tenterai 18h...en principe ca devrait être ça..Je suis incorrigible à ce niveau là,pour zappper les jour et heure des sorties. que va-t'on faire de moi? ps:j'ai récupéré fiston3 à 17h15 ,fraichement arrivé de sa sortie ou il était question de planètes,de soleil,de système solaire "tu sais maman,les planètes qui tournent autour du soleil,et on peut le voir ou ça?".

Batch en 2

-huile de coco
-huile de palme
-huile de tournesol
-huile d'olive
-lait d'avoine(pour peaux atopiques ou réactives)
Fragance caramel et fleur de tomates

Batch par 3 -huile de coco 100gr -huile dolive 500ml -huile de palme 250gr -huile de tournesol 400ml -cire d'abeille 10gr NaOH et eau selon calculateur. -he canelle+ canelle poudre -fragance miel vanillé -fragance baby lotion

"mamannnnnnnn quand est ce que tu me fais un autre bandeau???" .C'est chose faite et les chutes trouvent une utilité réelle plutot que le stockage "au-cas-zou"

Je ne sais vous,mais les barettes et les bandeaux disparaissent à la vitesse de l'éclair.Alors en deux temps, trois mouvements...

Il fallait que ca arrive,Bébinou a gouté les moules marinières.Eh bien entre son assiette de potage (faitmaison siouplé) et mes moules marinières,elle a choisi..les moules.C'est une vraie bretonne ma foi  on dirait.

Je me suis réveillée ce matin,avec une drole d'impression,de certitude:celle d'être depuis 5ans,délibérément dans la vie.Pas celle qu'on m'a imposée,dictée,écrite parce-que je suis née dans cette famille,à tel endroit.Mais dans celle que j'ai choisie de vivre .Ces carcans invisibles,faits d'obligations, d'actes bien rangés très "CIF" (Comme Il Faut),j'en ai peu à peu pris conscience,d'attitudes,de conventions arbitraires mais tellement habituelles que je ne le savais pas.Je ne savais pas qu'il s'agissait de cela.Je ne savais pas que le seul but de tout cela,c'était de me faire entrer moi comme des milliers d'autres ,dansun moule,dans des habitudes non réfléchies mais pire,non choisies,mais subies sans même m'en apercevoir. Et puis il y a eu ce drame,immense,incommensurable pour moi.Il m'avait montré le chemin,lui, le plus jeune. L'ainé a porté tous les espoirs,les envies,les habitudes des autres,ceux du "clan",celui qui nous a moulé,façonné peu à peu. Enfant,je me sentais perpetuellement en colère,n'ayant de cesse de dire pourquoi,comme si je passais mon temps à me cogner dans des murs invisibles. Et puis et puis,Pierre est parti,il est mort... MORT. Ce jour-là j'ai été abasourdie.Je ne sais pas pourquoi,mais je cour-là j'ai "su".Qu'est ce que j'ai su? J'étais alors parfaitement incapable de le nommer,mais j'ai su. De retour de ses obsèques (quel affreux mot pour dire que l'on dit adieu à quelqu'un qu'on aime,pour dire la douleur ,le déchirement de savoir mon petit frère définitivement ailleurs,dans un autre monde s'il existe,en tout cas devenu impalpable).De retour de ses obsèques je suis devenue spectatrice de tout,de ce que je vivais,de ce que vivaient les autres,y compris mes propres enfants.Très vite j'ai eu envie de crier,hurler STOP ,stop à cette mascarade géante dont en plus j'étais partie prenante et pire cautionnante. Peu à peu j'ai Su,c'était évident,ma vie ça n'était pas cela,ma vie,La Vie. J'ai décidé de partir,partir à 400km,allant au bout de ce rêve d'enfant que je n'ai finalement jamais cessé de dire à qui voulait bien l'entendre,je voulais vivre en Bretagne. Et là,je suis née,oui née.Je me suis autorisée à être moi,à penser pour moi sans ce couvercle d'habitudes et d'obligations longuement apprises.J'ai eu du mal,beaucoup de mal à quitter ce carcan invisible.Mais j'y suis arrivée presque naturellement.Je ne sais pas décrire cela.Au fond,je me suis seulement autorisée à être MOI. Comme par enchantement, les critiques acerbes qui disaient de moi que j'étais ci ou ça, se sont évanouies.Je me suis découverte aussi,femme, sensible,maman l'assumant pleimenent,une femme,oui enfin une femme,et non plus "le garçon manqué" comme on me nommait. Je n'avais dorénavant plus peur d'être une femme,d'aimer comme une femme,de regarder les hommes comme une femme,qui provoque ce regard si particulier,femme qui prend plaisir à l'être. Et puis je suis arrivée ici,dans cette maison que peu à peu ,comme le reste,je fais mienne,à mon image.Mes enfants m'ont vue évoluer même si je ne suis pas un pokémon! Je les ai vus eux aussi évoluer vers eux-mêmes,comme si le fait de m'autoriser à être moi ,les avais eux aussi autorisés à être eux-mêmes sans peur,sans honte. Je me rends compte que j'ai seulement cessé d'avoir peur,peur du dehors,peur des autres,peur d'avoir bousculé l'ordre établi. Et puis il y a eu P. P dont je n'imaginais pas une seule seconde ce qu'il serait pour moi.Il est mon bonheur,le vrai bonheur,l'amour offert,l'amour "cadeau".Acceptant sans me poser de question ce bonheur qui un midi a frappé à ma porte,que je n'avais vu d'ailleurs. Peu à peu j'ai pu mettre ce mot sur ce que je vivais,que j'acceptais de vivre.J'ai pleinement et pour la première fois assumé,non pas une relation adultère,mais un amour sincère et vrai,même si je me rendais compte qu'il bousculait beaucoup de choses pour chacun. J'ai assumé,j'assume toujours d'être nommée "la parisienne qui a beaucoup d'enfants" qui aime l'agriculteur.Je m'en moque.Que l'on rit dans mon dos ne m'emeut pas,cela ne fait que me prouver que ce chemin que j'ai parcouru,ceux-là même qui se moquent,qui se gaussent ,critiquent dans mon dos,ceux-là même n'ont pas été capables de faire leur propre chemin. Je sais à présent ce que veut dire le mot "bonheur",le mot "vie" ,le mot "être soi". Ce matin à peine réveillée par mon fils qui me dit "maman il est 7h10,le sourire m'est venu,entaché d'une profonde tristesse.Sourire parce-que je suis heureuse d'être ici,comme ça,telle que je suis;et profonde tristesse de constater que la peur a maîtrisé l'envie de vivre et de bonheur pour P.Je me suis retournée ,je me suis dit seulement que j'eus aimé qu'il soit là,que j'aurai aimé me blottir contre lui,vivant au quotidien ce bonheur vrai que nous nous étions autorisé à vivre durant cette semaine-là,si particulière.Il était lui,j'étais moi.Il était l'agriculteur et moi la parisienne qui l'aimait,aimait partager avec lui.Ce matin j'ai pris pleinement conscience de ce chemin parcouru,mon chemin. Je sais que l'achèvement de mon bonheur est à ses cotés et lui aux miens.Mais si moi j'ai fait ce chemin,lui n'en est pas pas là.Il est comme moi à l'époque,les pieds dans le beton,l'empêchant de marcher et d'avancer,trébuchant sans cesse.. Mais mon bonheur n'est pas lié à lui.Il en faisait partie,il a préféré en sortir,il a eu trop peur.Le bonheur fait bien plus peur que les habitudes.La peur terrorise.La peur paralyse. Ici j'ai enfin des chaussures à ma taille,ou plutot des bottes à ma taille puisque j'ai (re)trouvé ma voie(x) ,celle qui murmurait au fond de moi,celle qui me guide vers une activité qu'au fond j'ai toujours du aimé sans le savoir.Il me reste à concrétiser ce projet,ce projet de vie.Je n'ai plus besoin de béquilles,de codes,de masque pour me cacher.Je suis MOI.